L'arrondissement Ville-Marie a élaboré un document intitulé
Cadre de révision des hauteurs et densités du centre-ville, dans lequel il propose
une modification de certains paramètres du Plan d’urbanisme, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur les futurs développements immobiliers au centre-ville.
Afin de favoriser le développement des nombreux terrains vacants qui affligent encore le centre-ville et ses abord,
les hauteurs et densités de construction permises dans certains secteurs seraient augmentées.
D'autre part, à certains autres endroits, les hauteurs permises seraient réduites, afin de préserver certaines vues remarquables vers le Mont-Royal et de mieux protéger le bâti victorien du flanc sud du mont Royal.
Ces modifications seraient effectuées tout en tenant compte de l'approche du précédent plan d'urbanisme, qui consistait à moduler les hauteurs permises selon l’éloignement du cœur du centre-ville, et en les restreignant à proximité de la montagne, de manière à maintenir la lisibilité des deux massifs, et à limiter la hauteur des constructions à celle du Mont-Royal.
Certains propriétaires fonciers bien précis pourraient bénéficier de l'augmentation de la hauteur permise et voir la valeur de leurs propriétés augmenter proportionnellement:
- les heureux propriétaires des terrains situés boulevard René-Lévesque, entre Guy et Crescent, pourront construire sur 120m plutôt que le 25m qui était autorisé jusqu'à présent.
- sur le côté ouest du Square Victoria, Westcliff pourra construire sa Place de la Cité Internationale sur 210m plutôt que 120m. Il en va de même pour le projet résidentiel situé juste au nord, coin Viger
- autour de l'intersection Saint-Laurent / de Maisonneuve, la hauteur permise passe de 60m à 80m
- l'axe de l'autoroute Ville-Marie, dans sa partie encore en tranchée, pourra être construit sur 80m
Si peu de gens contestent la limite de la hauteur des bâtiments au pourtour du Mont-Royal, je m'interroge sur la pertinence de conserver la règle des "deux massifs" dans le nouveau plan d'urbanisme. Est-ce que leur présence constitue véritablement un "plus" au niveau du paysage? Pourquoi limiter la densification aux extrémités du centre-ville? En quoi un "mur" d'immeubles d'hauteur sensiblement égale s'étendant des limites de Westmount à Radio-Canada serait-il moins agréable à voir - ou à vivre - que la "vague" imposée par la réglementation actuelle? Quelle est la justification de cette règle? Quelqu'un parmi vous, estimés lecteurs, peut nous éclaircir à ce sujet?
Par ailleurs, la lecture du document m'a fait réaliser comment le centre-ville s'était densifié et généralement amélioré au cours des 35 dernières années. Une carte présentant l'évolution des terrains vacants est particulièrement éloquente:
La diminution du nombre de terrains vacants est frappante.
Finalement, un élément du document vient donner de la crédibilité à la rumeur de la construction d'un nouvel édifice de 40 étages par SNC-Lavalin, dont
je vous faisais part il y a quelques semaines. Un plan, p.42, le montre comme étant un projet déjà "approuvé" par Ville. La p 17 le présente comme le Complexe Félix-Martin, phase 2. Un projet qui soulignerait avec éclat le 100e anniversaire de l'entreprise... À suivre!
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Le projet SNC-Lavalin est celui identié par la flèche bleue.
Il sera situé sur René-Lévesque, coin Bleury. |