mardi 25 août 2009

Montréalités du jour - mardi 25 août

Il semble y avoir de l'ouverture de la part de la ministre des Transports, Julie Boulet, à propos des propositions d'extension du métro vers Laval, Anjou et Longueuil. Cet article du Soleil nous apprend aussi que le contrat de renouvellement des voitures de métro est passé "de 300 quelques voitures à au-delà de 760 voitures", jusqu'à 1000 avec les options prévues au contrat.

La rénovation de l'extérieur du pavillon du métro Guy-Concordia de l'université Concordia a débuté. On passera d'un look bétonné typique des années 60 (un connaisseur en architecture pourrait-il me renseigner sur ce style? c'est du brutalisme?):

à quelque chose de beaucoup plus contemporain, et qui s'harmonisera avec le reste du campus du centre-ville
Les responsables des bâtiments et du développement du campus à l'UQAM et à l'UdM ne pourraient-ils pas s'inspirer de ce qui se fait à Concordia?


Tel que mentionné ici même il y a quelques jours, les nouvelles pistes cyclables promises se font attendre. 38 des 80km promis en 2008 n'avaient pas été livrés, et seulement 13km des 60km promis en 2009 ont été construits jusqu'à maintenant. Et la Ville affirme que 27km sont présentement en construction. Ah oui? Où ça? J'aimerais bien en avoir les détails. Au moins, un tronçon important de 500m sera inauguré cette année sur University.

Une autre nouvelle déjà mentionnée il y a plusieurs jours ici en exclusivité (comme le dit si souvent la Presse pour des nouvelles qui sont en fait du domaine public), mais qui fait maintenant les manchettes: les chauffeurs d'autobus se plaignent de la bande cyclable sur St-Urbain, qu'il considèrent dangeureuse car elle croise la trajectoire des autobus à chaque arrêt.

Selon une étude de la SNCF (la Société Nationale des Chemins de Fer, la VIA Rail française), un TGV Québec-Windsor serait aussi rentable que les couloirs ferroviaires français les plus achalandés. Par contre, autant je suis favorable au développement du réseau ferroviaire, autant il est un peu difficile de prendre au sérieux ces conclusions de la part entreprise qui pourrait bénéficier grandement de la construction de ce TGV. Et que dire du fait qu'ils appellent Québec "Québec City" dans leur étude? *soupir*

Je n'ai pas l'intention de faire du blog partisan (enfin, peut-être un peu), mais Luc Ferrandez, candidat de Projet Montréal dans l'arrondissement Plateau Mont-Royal, a un blog très intéressant sur la chose urbaine, dont une intéressante série intitulée "la voirie au pouvoir".

3 commentaires:

  1. Oui, c'est du brutalisme. Le brutalisme en architecture réfère à l'idée de béton brut. Le béton fut LE matériau du 20e siècle. Les architectes modernistes cherchaient à exploiter les qualités esthétiques du béton (couleur, texture), plutôt que de le cacher. Beaucoup de technologies expérimentales furent employées, surtout après la seconde guerre mondiale. Par exemple, dans le cas du Pavillon de Concordia, on utilisa un module de béton préfabriqué (fait en usine ou coulé sur place ?), jumelé avec un vitrage, en revêtement de façades. Par module, je veux dire qu'il s'agit d'un élément unique répété sur toute l'enveloppe du bâtiment. Ces systèmes vieillissent souvent très mal, en bonne partie à cause de notre climat et coutent très cher à restaurer. La nouvelle enveloppe aura l'air «actuelle», mais elle défigurera et dénaturera cet édifice moderniste. Le centre-ville de Montréal est essentielement un centre-ville moderne, fait de béton, construit entre la fin des années 1950 et la fin des années 1970. Dans les années 1960 son aménagement et son architecture attirait l'attention du monde entier (revues d'architectures américaines, françaises, britaniques, italiennes, allemandes, etc.). L'architecture moderne est une architecture savante, elle est complexe en théorie et en pratique. Il est donc très difficile de faire valoir l'importance de conserver des éléments tels que l'enveloppe de béton originale du pavillon de Concordia. Et puis les Québécois aiment le neuf, c'est bien connu... Pourquoi garder des fenêtres de bois sur un triplex du 19e siècle quand on peut les remplacer par des fenêtres de plastique ou d'aluminium. Après tout, «C'est beau n'est-ce pas? Ca a l'air neuf! Ca fait propre!»

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  2. Merci pour vos explications. Il est vrai que certaines "modernisations" d'édifices seront regrettées, à long terme. Mais dans certain cas, d'un point de vue profane (c'est à dire pour quelqu'un qui n'est pas expert en architecture), certains édifices et leur architectures sont particulièrement difficiles à interpréter: la Place Bonaventure, l'Institut de Tourisme et d'Hôtellerie du Québec (ITHQ) (dans sa première version pré-modernisation) en sont de bons exemples. Pour le piéton et l'utilisateur moyen, ces édifices sont de véritables catastrophes, le rapport entre la rue et l'édifice lui-même étant complètement absent. Dans le cas de l'édifice du métro Guy, j'avoue avoir une petite réticence à propos de sa rénovation: au niveau de la rue, pour le piéton, ça fonctionnait. Les petits commerces sont bien visibles et contribuent à l'animation de la rue. Par contre, je m'interroge à savoir ce qui est préférable: protéger une architecture peu appréciée par les profanes, dans l'espoir qu'elle sera davantage reconnue et appréciée plus tard? Ou harmoniser l'enveloppe de l'édifice à ses voisins, quitte à lui faire perdre ses particularités? Débat intéressant...

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  3. Débat intéressant en effet. Conserver l'enveloppe de béton de l'édifice de Concordia participe à la lisibilité architecturale du campus et de la ville. C'est un peu comme de l'archéologie urbaine. Les constructions sont commes des strates qui se superposent les unes aux autres. En marchant sur la rue Sherbrooke devant des grandes maisons de pierres grises, on devine que cette partie de la ville était autrefois un quartier habité par des familles fortunées. De la même façon, les grands édifices de verre et d'acier, ou de béton, près du Square Dorchester, nous renseignent sur la modernisation du centre ville. Les édifices plus récents, comme les théâtres de quartier rénovés (Théâtre d'Aujourd'hui, Quat'sous, Espace Libre, ect.) nous renseignent sur la façon dont les gens occupent et vivent la ville contemporaine. Le tissus urbain de Montréal n'est pas harmonieux. Il est éclaté, varié, irrégulier mais c'est notre ville.
    La Place bonaventure était extrèmement complexe. Aujourd'hui transformée, elle ressemble plus à un édifice commercial conventionnel. L'ITHQ est une monstruosité produit des bureaucrates de Québec. Le fait qu'on y ait ajouté des LEDS lights n'y change rien du tout. Cette édifice était laid. Maintenant il est laid et kitcsh. Il ressemble à un «char pimpé». Dans 5 ans, il aura l'air «début 2000» et il faudra à nouveau le mettre au goût du jour.

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